Rétrospective : quand l’Équipe de France remportait les JO en 1984

L’Équipe de France olympique s’est qualifiée pour la finale des JO lundi en battant 3-1 l’Égypte après prolongation. Les Français vont donc participer à la deuxième finale olympique de leur histoire après 1984. 

Une performance inattendue

Après l’échec cuisant de 2020 (élimination en poules), et le grand nombre de refus des clubs d’envoyer leurs joueurs participer aux JO, peu de gens voyaient les Bleus se hisser jusqu’en finale. Et pourtant, ils l’ont fait, non sans mal, face à des Égyptiens convaincants. Vendredi 9 août à 18h, les joueurs de Thierry Henry pourront rêver d’or olympique, 40 ans après la première et unique médaille d’or française décrochée en foot. Mais comment l’Équipe de France avait réussi à décrocher l’or en 1984 ?

Les qualifications 

Tout comme aujourd’hui, il fallait se qualifier afin de participer aux Jeux olympiques. D’ailleurs, l’Équipe de France a, à plusieurs reprises, manqué la qualification, comme en 1988 ou en 1992. Entraînés par la légende Nantaise Henri Michel, les Français vont faire face à un groupe assez relevé. En effet, face à eux se dressent l’Espagne et la Belgique. Néanmoins, vainqueurs à deux reprises face à l’Espagne, et dressant un bilan d’une victoire et d’un nul contre la Belgique, les Bleus finissent aisément premier du groupe. 

Pour autant, ils devront faire face à un nouvel obstacle pour essayer de se qualifier : l’Allemagne de l’Ouest, première de son groupe également. Le premier match, se déroulant à Paris, se termine par un match nul décevant. En effet, après avoir mené pendant plus de 50 minutes, la France va concéder le but de l’égalisation quelques minutes avant le coup de sifflet final. Lors du retour à Bochum, Guy Lacombe viendra libérer les Français en marquant le but de la victoire, synonyme de qualification pour les Jeux de Los Angeles, à 15 minutes du terme.

La phase de poules 

Dans un groupe à leur portée, composé du Qatar, de la Norvège et du Chili, les Français sont favoris pour passer en ¼ de finale. Avec des joueurs comme Guy Lacombe, Daniel Xuereb, José Touré ou encore William Ayache, la phase de groupe ne devrait être qu’une simple formalité. 

Pour autant, lors de leur premier match contre le Qatar, ils vont concéder le match nul 2-2. Après avoir mené 1-0 grâce à Patrice Garande peu après la demi-heure de jeu, les Bleus vont perdre le contrôle du match en début de seconde période. Al Mohammadi marque un doublé en cinq minutes (55’ et 60’) et fait douter l’Équipe de France.  Reste que, juste après le but Qatari, Daniel Xuereb va égaliser et remettre les pendules à l’heure. S’il reste encore 30 minutes à jouer, aucune des deux équipes ne prend le dessus sur l’autre et l’aventure olympique de l’Équipe de France débute sur un nul 2-2. 

Pour son deuxième match de poules, la France est opposée à la Norvège. Voulant se rattraper du nul, Henri Michel intègre Jeannol et Brisson dans son onze de départ, en lieu et place de Garande et Bibard. Et la suite lui donnera raison. En effet, dès la 5ème minute, Brisson ouvre le score pour la France. Si la Norvège égalise avant la mi-temps, c’est une nouvelle fois Brisson qui va s’illustrer en marquant un doublé pour donner la victoire à la France 2-1. Suite à ce match, les Bleus prennent la tête de leur groupe, à égalité de points avec le Chili. 

À l’aube de la dernière rencontre des poules face au Chili, les Français sont quasiment qualifiés. En effet, il leur suffit d’un nul entre le Qatar et la Norvège, ou alors d’un nul face au Chili pour accéder au ¼ de finale. Néanmoins, la rencontre débute mal pour l’Équipe de France. Santis vient tromper Rust et donner l’avantage au Chili dès l’entame du match. Pour autant, Michel fait confiance à ses joueurs, et s’ils sont toujours menés quand la première mi-temps prend fin, il n’effectue aucun changement pour le début de la seconde. L’avenir lui donnera une nouvelle fois raison quand Lemoult viendra égaliser au retour des vestiaires. La rencontre n’évoluera plus, et se terminera sur le score de 1-1, qui arrange les deux formations, qualifiées pour le tour suivant.

Les phases finales

Qualifiés comme prévu pour les quarts, le Français devront faire face à l’Egypte. À Pasadena, les Bleus vont s’en remettre à Daniel Xuereb pour se qualifier. Effectivement, le jeune attaquant du RC Lens va terroriser la défense égyptienne à deux reprises pour assurer la victoire à son équipe. Le joueur formé à Lyon marque ici ses 2ème et 3ème buts de la compétition. 

Après ce quart de finale à leur portée, les joueurs de l’Équipe de France devront faire face à une adversité bien plus grande en demi. Opposé à la Yougoslavie, l’obstacle paraît bien plus difficile. Et pourtant, le match commence sur les chapeaux de roues. Bijotat ouvre le score dès la 7ème minute et il est rapidement suivi par Jeannol au quart d’heure de jeu. Menés 2-0 à la mi-temps, la réaction des Yougoslaves ne se fera pas attendre trop longtemps en seconde période. Peu après l’heure de jeu, Cvetkovic vient réduire l’écart avant que Deveric ne vienne égaliser 10 minutes plus tard. 

Dominateurs puis dominés ou alors dominés puis dominateurs, les Français et les Yougoslaves devront se départager dans une prolongation qui s’annonce tendue. Guy Lacombe, déjà libérateur lors des qualifications, va une nouvelle fois s’illustrer en redonnant l’avantage à son équipe à peine 5 minutes après le début de la prolongation. En fin de rencontre, Daniel Xuereb viendra clore le match en marquant son 4ème de la compétition pour le 4-2. Bousculées, mais pas battues, l’Équipe de France est en finale des Jeux olympiques de Los Angeles.

La finale 

Face aux Bleus s’avance le Brésil de Silvinho et Dunga. Si les plus grosses stars comme Socrates ou Zico ne font pas partie de la sélection, les Brésiliens font tout de même office de favoris. Et dès le début de match, cela se voit. En effet, Silvinho va se procurer deux occasions dès l’entame de match et passer tout près d’ouvrir le score à deux reprises. Sa première frappe, après un contre favorable, passe tout près du poteau de Rust. Tandis que sa deuxième vient se loger dans le petit filet extérieur du portier français après un joli numéro dans la défense française. Le ton est donné, et Silvinho sera à surveiller. 

Après ce début compliqué, le Français vont peu à peu commencer à attaquer. Dominique Bijotat obtient la première grosse occasion française peu après le quart d’heure de jeu, mais sa frappe est contrée. À la 38ème minute, Jean-Claude Lemoult lance Dominique Bijotat, encore lui, en profondeur. Ce dernier est fauché dans la surface par Ademir, néanmoins l’arbitre ne désigne pas le point de pénalty. Après avoir subi en début de match, les Français se sont bien relancés mais ils ne trouveront pas la solution avant la fin de cette première période. 

Quand la seconde mi-temps débute, le momentum est clairement français. Lacombe déborde sur le côté droit et trouve Xuereb dans la surface. Ce dernier frappe, mais la défense repousse son tir. Nous sommes à la 54ème minute quand Lacombe lance Rohr sur le côté droit. Le milieu prend son temps et centre vers Brisson qui ouvre le score d’une tête en pleine lucarne. Quelques minutes plus tard, Bijotat part seul balle au pied et tente une frappe à l’entrée de la surface. Gilmar repousse, mais Xuereb a bien suivi et donne deux buts d’avance à la France dans cette finale. 

Malgré des offensives brésiliennes, le score ne bougera plus et la France se retrouve sacrée. Après la victoire à l’Euro quelques semaines plus tôt, la France est officiellement sur le toit du football en cette année 1984. Portée par un Daniel Xuereb de feu, qui termine meilleur buteur de la compétition avec 5 buts, l’Équipe de France offre alors sa 4ème médaille d’or à la délégation française (5 à la fin de la compétition).

Gaspar De Vasconcelos

Gaspar De Vasconcelos

Suiveur assidu du foot mondial et surtout d'un des plus grands clubs de l'histoire du foot français : le FC Nantes (8 Ligue 1 au cas où).

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